J’ai eu l’immense chance, cet été, de participer à un stage d’une semaine organisé par le pianiste français de premier plan Antoine Hervé. Ce dernier est surtout connu dans le milieu du jazz, il est cela dit très polyvalent et est aussi à l’aise en jazz qu’en classique ou en improvisation à partir de thèmes pop. Ses conseils sont donc valides pour tout le monde. Ca tombe bien, car c’est un excellent pédagogue francophone.

J’ai été fasciné par cette rencontre. A la rigueur, la méthode qu’il nous a donnée durant ce stage, on la trouve en ligne. Les conseils, on les connaît. Mais de voir un musicien en chair et en os nous expliquer son parcours est vraiment une expérience unique.

Les professeurs de musique que nous avons chacun côtoyés ne nous fascinent pour la plupart pas vraiment. Ils savent très bien jouer mais sont rarement des artistes prisés. Là, c’est autre chose. Même si je n’écoute que rarement la discographie d’Antoine, quand il se met au piano, c’est un véritable shaman. Il a un son exceptionnel et semble y parvenir sans le moindre effort. L’impact du moindre de ses conseils est donc multiplié.

J’ai pensé qu’il pourrait être intéressant que je partage les idées principales que je retiendrai de stage. J’ai pris une dizaine de pages de notes, que j’ai condensées en trois lors de la mise au propre. Je vais devoir malheureusement synthétiser à nouveau pour cet article, mais n’hésitez pas à me poser une question sur tel ou tel point si vous le voulez.

Aller très lentement

Lui-même avoue sans honte avoir travaillé des heures des choses très simples : deux accords (afin de vraiment bien les sentir), ou une mélodie seule, par exemple.

Travailler les choses lentement (mettre un métronome à 40 BPM) permet de se calmer et d’évacuer le stress inhérent au mode de vie occidental. Cela est important car la crispation s’entend quand quelqu’un joue. Il faut donc l’évacuer quand nous prenons notre instrument.

Il ne faut jamais non plus jouer un morceau que l’on apprend à la vitesse finale. Cela nous fait prendre de mauvaises habitudes qu’il sera difficile de déprogrammer. Le jouer lentement très longtemps d’abord, puis augmenter la vitesse graduellement. Le cerveau assimilera les paramètres un à un. Le résultat sera époustouflant.

Le son, la mélodie

La mélodie et le son doivent être nos préoccupations principales. Si nous pensons en terme d’accords, de gammes, aucune poésie ne sera présente dans notre musique. Mais dès que nous faisons attention à notre son, que nous nuançons, alors une atmosphère musicale s’installe.

A la guitare, nous ne jouons pas souvent nous-mêmes la mélodie. Nous devons néanmoins être attentifs à ne pas l’écraser, ne pas la masquer, au contraire, lui laisser le champ libre, la soutenir dans ses élans, la complémenter, etc.

Être zen

Pour pouvoir lâcher prise, il faut avoir été tendu à un moment dans son apprentissage. Passer par cette étape est donc normal, une espèce de rite de passage. Si vous avez pris conscience d’avoir fait des erreurs par le passé, ne vous en voulez pas, au contraire, vous êtes probablement en très bon chemin !

Un musicien accompli doit être quelqu’un de détendu, dégager de bonnes ondes. Il doit prendre du plaisir à jouer son instrument, et ce plaisir doit être si fort qu’il doit se ressentir dans sa vie de tous les jours. La musique devient alors une véritable philosophie de vie, et le musicien un personnage qui détonne dans ce monde de calculs, de bureaux, et de stress.

Conclusion

Pour plus de détails, je vous invite à lire le blog d’Antoine Hervé, même si je ne vous cache pas que rien ne vaut le stage en personne. N’hésitez donc pas à vous jeter à l’eau si vous avez l’occasion de participer à un stage qui vous intéresse !

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