pour continuer sur le thème de l’oreille relative exploré ces dernières semaines, voici un nouvel exemple à la portée de tout le monde :

*|YOUTUBE:[$vid=mrZRURcb1cM]|*

Cette chanson que tu connais peut-être a une caractéristique qui est la suivante : la chanson tourne perpétuellement en boucle, et ses deux accords semblent s’enchaîner l’un après l’autre fluidement jusqu’à l’infini.

Cela n’est pas un hasard, comme nous allons le voir. Le morceau est dans la tonalité de Do majeur, ce qui tombe bien, c’est la meilleure tonalité pour se familiariser avec ces concepts (c’est la plus simple).

En Do majeur, l’accord stable est Do majeur, éventuellement La mineur. Or j’ai dit plus haut que cette chanson est toujours en mouvement, et cette sensation est en réalité due au choix des accords. Si le morceau n’est jamais stable, une oreille relative expérimentée en déduit que Do majeur n’est jamais joué.

Les deux autres accords majeurs en Do majeur sont Fa majeur et Sol majeur. Il se trouve que ces deux accords sont instables. Sol majeur tend toujours à résoudre vers Do, ce qui est une règle que l’on voit en action depuis plusieurs siècles dans la musique occidentale.

Fa majeur est quant à lui utilisé de diverses manières, mais notamment en anticipation à Sol. La théorie voudrait donc que la suite Fa majeur, Sol majeur et Do majeur soit jouée.

Mais c’est là que le travail du compositeur intervient. Au lieu de suivre des règles, il crée la surprise. Au lieu de faire résoudre Sol majeur sur Do majeur, c’est Fa majeur qu’il joue après Sol majeur. Or Fa majeur précède aussi Sol majeur ! On a donc une boucle infinie entre Fa majeur et Sol majeur, que je te laisse le loisir de jouer avec le morceau pour bien l’assimilier. La prochaine fois que tu l’entendras dans un autre morceau, tu sauras directement que jouer, même sans instrument sous la main ! C’est ce qui s’appelle développer son oreille relative.

Mis à jour :